ÉDITO / Jacky Ndala — quand le droit croise la politique

Mercredi, sur la RTNC, le ministre de la Justice Guillaume Ngefa a pris la parole pour expliquer le blocage de la libération conditionnelle de l’opposant Jacky Ndala. À l’en croire, le détenu « ne remplit pas les conditions » exigées par la loi pour obtenir une telle mesure. Un rappel strictement juridique, qui se veut au-dessus de toute considération politique.

Mais en RDC, aucune décision judiciaire impliquant un acteur de l’opposition ne peut être lue au premier degré. L’argument du droit se heurte à une réalité : une partie de l’opinion perçoit encore la justice comme un instrument au service du pouvoir. En affirmant que les critères ne sont pas réunis, le ministre éclaire la lettre de la loi mais laisse dans l’ombre la question essentielle : quelles conditions précises manquent à l’appel ?

Ce silence nourrit le doute. Et le doute nourrit la suspicion. Tant que les explications demeurent vagues, le risque est grand que chaque refus de libération soit interprété comme une sanction politique plutôt qu’une décision judiciaire.

Le cas Jacky Ndala va donc bien au-delà d’un simple dossier pénal. Il devient un test pour l’État de droit. Le gouvernement affirme respecter les textes ; l’opinion exige des preuves concrètes de cette impartialité. Entre les deux, la confiance vacille.

La justice congolaise gagnerait à sortir de cette zone grise. Plus de transparence dans les procédures, plus de clarté dans les décisions, voilà ce qui pourrait renforcer sa crédibilité. Car au fond, l’enjeu n’est pas seulement la liberté d’un homme : c’est la capacité des institutions à convaincre qu’elles servent le droit, et non le pouvoir.

La RÉDACTION

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