RDC — Verdict attendu ce vendredi dans le procès de Joseph Kabila

La Haute Cour militaire de Kinshasa doit rendre, ce vendredi 19 septembre 2025, son verdict dans le procès de l’ancien président Joseph Kabila, jugé pour son rôle supposé dans le soutien et l’organisation de la rébellion dite AFC/M23. Les juges avaient retardé une première fois leur décision pour examiner de nouvelles pièces versées au dossier, avant de fixer cette nouvelle échéance.

Les chefs d’accusation

L’accusation reproche à Joseph Kabila des faits graves : trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, complot et apologie du terrorisme — des chefs qui s’inscrivent dans le cadre des violences et des prises d’armes qui secouent l’Est de la RDC depuis plusieurs années. Le dossier d’accusation, tel que présenté devant la Haute Cour militaire, englobe également des allégations de crimes de guerre liées aux activités du M23.

Un procès tenu en l’absence du prévenu

Le procès, ouvert le 25 juillet, s’est déroulé en grande partie par contumace : l’ancien chef de l’État n’a pas comparu et son absence a été constatée par la juridiction. Les premières audiences ont servi à constituer les pièces, entendre les réquisitions et écouter les parties civiles.

Réquisition de la peine capitale et demandes accessoires

Lors de l’audience du 22 août, le ministère public a requis la peine de mort à l’encontre de Joseph Kabila et demandé, selon l’acte d’accusation, la mise sous séquestre de l’ensemble de ses biens. Cette requête a été diversement commentée par des observateurs nationaux et internationaux, certains estimant qu’une telle condamnation pourrait fragiliser davantage les initiatives de paix en cours.

Nouveaux éléments au dossier et renvois

La procédure a connu des épisodes de suspension et de renvoi : la cour a accepté, dans les derniers jours, la production de pièces supplémentaires demandées par la partie civile, justifiant en partie le délai imposé avant le prononcé du verdict. Les juges ont ainsi indiqué vouloir s’assurer de disposer de l’ensemble des éléments probants avant de statuer.

Contexte régional et diplomatique

Le procès s’inscrit dans un contexte régional extrêmement tendu : le M23, redevenu force majeure dans l’Est congolais depuis 2022, est régulièrement accusé par Kinshasa d’être soutenu par Kigali — allégation démentie par le Rwanda — et fait l’objet de négociations internationales de pacification impliquant notamment des médiations à Washington et au Qatar. Les développements judiciaires à Kinshasa sont ainsi scrutés au-delà des frontières, car ils pourraient influer sur l’atmosphère des pourparlers et la crédibilité des initiatives de règlement.

Enjeux et scénarios possibles

Plusieurs scénarios se dégagent selon les observateurs : confirmation d’une condamnation lourde (allant jusqu’à la peine capitale requise), relaxe partielle sur certains chefs, ou encore renvoi supplémentaire si la cour estime que des investigations complémentaires sont nécessaires. Quelle que soit l’issue, la décision aura des répercussions politiques — internes et internationales — et sera vraisemblablement suivie de recours et d’importantes réactions politiques.

La RÉDACTION

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